Benjamin Jezequel – L’artisan créateur

Le projet « Barbichette » était initialement conçu pour partager mes plaisirs, mes découvertes et offrir une tribune à cette génération qui innove. Depuis la création, de l’eau a coulé sous les ponts, et l’aventure s’est transformée en véritable épopée humaine. Parmi ces découvertes, certaines personnalités atypiques ou audacieuses, sensées ou insensées croisent ma route. Benjamin Jezequel, jeune « artisan créateur » en fait partie. Il offre un regard novateur sur la mode et sa conception. Retour sur un état d’esprit intrépide débouchant sur une collection qualitative et imprévisible.

Benjamin Jezequel – Entre lucidité & ingéniosité

Un constat trop récurrent

Artiste inspiré par le dessin et la peinture dans sa plus tendre enfance, c’est vers une formation centrée sur la mode qu’il se penche plus tardivement dans l’espoir de concilier ses passions anciennes et nouvelles comme la photo et la vidéo. Devenu styliste à temps plein, c’est vers sa propre marque qu’il s’oriente après un constat simple reflétant notre marché de l’emploi saturé : « j’avais épuisé mon quota de stages et, pour être embauché, on me demandait des années d’expérience – J’ai créé une marque parce que c’était la seule façon pour moi de travailler ».

D’observateur à créateur

Initialement orienté « mode féminine », c’est vers une inspiration plus personnelle qu’il bascule ensuite pour ne styliser que des vêtements qu’il pourrait essayer et juger de l’intérieur comme de l’extérieur. Un renversement qu’on ne peut qu’apprécier même s’il espère un jour dépasser ce stade pour conceptualiser des vêtements féminins. Formé chez le français Pierre Hardy, célèbre dans le monde créatif de la chaussure, il prend conscience de l’importance d’un coup de crayon tout en apprenant à appréhender l’ensemble des métiers de la mode.

L’obsession du vêtement

Quelques années plus tard, le jeune créateur a trouvé son style, optimisé son coup de crayon et offert une âme à ses premières ébauches. Ses vêtements proposent des lignes pures qui doivent épouser les lignes du corps. Sa priorité est un mélange de coupes basiques et de matières recherchées avec une seule exigence : séduire l’œil et le toucher.

Pour résumer, Benjamin aime travailler le vêtement. Celui ci l’obsède, le préoccupe. Il pense pièce par pièce et c’est pour cette raison qu’il incarne un véritable « artisan-créateur ». Donner son nom à sa marque ne relève pas d’un manque de modestie, mais simplement l’envie de ne pas s’embarrasser à créer une image de marque artificielle et inutile. 

Une boutique en ligne et un astucieux système de précommande

Si le site du créateur reste semblable à la concurrence dans sa partie shop en ligne, une autre rubrique propose des pré-commandes. Une garantie pour lui de cultiver son idéologie et de toujours travailler sur des belles matières tout en gardant des prix justes. Sans s’opposer au système traditionnel de la mode, il plaide en faveur d’une mode capable d’exister sur deux systèmes de consommation.

Ainsi les plus pressés s’orienteront vers un produit au sein du shop en ligne, tandis que ceux pour lequel le prix est plus difficilement abordable auront accès ultérieurement à des produits plus avantageux. Un système original de vente où les gens peuvent précommander un vêtement au stade de prototype. Une garantie de limiter les pertes, de s’octroyer une marge modeste et de contenter une grande partie des consommateurs. Une pièce est ainsi fabriquée si elle dépasse le minimum fixé de pré-commandes. Dans l’autre cas, les clients sont bien entendu remboursés.

Les pièces – Le plaisir des sens

Les matières proviennent du Japon et répondent aux exigence du créateur : éclatantes à l’œil, agréables au toucher et confortables au porter. Les pièces sont ajustées sans pour autant mouler la silhouette et arborent parfois des ornements utiles, discrets habituellement réservés au monde du haut de gamme.

Sweat Charcoal – Shop en ligne

Ce sweat-shirt à manches longues propose une coupe ajustée, bien fittée sans gène dans les mouvements. Le tissu est léger, respirant et confortable. La texture du molleton en nid d’abeille confère à la pièce une certaine élasticité gage d’une coupe bien équilibré. Compatible avec un jeans ou un chino, ce sweat disponible en ivoire, gris et grenade tombe droit et sans pli. Il est disponible pour 145 € sur le shop classique.

Chemise Hokkoh – Précommandes

Issue du système de pré-commandes, cette chemise bleue en chambray pourrait donner l’illusion d’être en jeans et pourtant il n’en est rien. Chambray et denim (jean) utilisent les mêmes fils de coton teints en indigo mais ne se tissent pas de la même manière. Une texture qui a l’avantage d’être réversible et de marier deux coloris: celui de l’indigo et de l’écru. L’étoffe de Hokkoh a subi, avant la confection des chemises, un lavage pre-shrunk qui assure aux chemises une stabilité dimensionnelle parfaite.Vous pouvez laver votre chemise (à 30°) sans crainte, le tissu est définitivement fixé.

Comme le sweat la coupe est ajustée sans être cintrée. Le buste conserve de la mobilité, une sensation accentuée par la présence dans le dos de deux plis centraux qui maintiennent une réserve de tissu pour les mouvements d’une certaine ampleur. Le col américain est renforcé et la pièce arbore une poche discrète sans rabat et des boutons en véritable nacre cousus en croix. Le petit pli de la manchette facilite le repassage

Le basique épuré et stylisé

Matières somptueuses et confection de haute qualité, la collection « Benjamin Jezequel » est à l’image de son créateur : étonnante et audacieuse. Notre artisan créateur nous impose des pièces réfléchies et soignées au style casual-chic. Sans aller rechercher l’excentricité, il cultive les basiques et la simplicité pour offrir un produit juste et qualitatif. Discret, il incarne pourtant cette génération talentueuse qui sait s’affranchir des diktats de la mode et proposer des systèmes de production novateur comme la pré-commande. La garantie d’un produit rare, de qualité et le tout à prix abordable. Un véritable coup de cœur … qu’on s’épuisera à surveiller.

– Benjamin Jezequel –